Le haïku est une forme japonaise de poésie permettant de noter les émotions, le moment qui passe et qui émerveille ou qui étonne. C’est une forme très concise, dix-sept syllabes en trois vers (5-7-5). [tempslibres.org] De nombreux Occidentaux composent des haïkus (l’un d’entre eux : Jack Kerouac). Ecrire des haïkus, cela peut s’inscrire dans une démarche poétique, spirituelle et même thérapeutique.

Quelques exemples tirés de L’art du Haïku, de Vincent Brochard et Pascale Senk (éd. Belfond 2009), dont je cite parfois le texte :

Dans le ciel
une tortue de mer
grandeur nuage
(Philippe Quinta)

Noir l’oiseau
non! bleu!
la branche en bouge encore
(Jack Kerouac)

[cit. Brochard et Senk p.19] Issa, grand maître de haïkus du XVIIIe siècle, a su lui aussi nous transmettre par-delà les siècles sa douleur du deuil et de la solitude. Pour lui, celle-ci commença très tôt: à deux ans, il perd sa mère. Comment exprimer ce qu’on n’a même pas pu vraiment formaliser, digérer, une peine qui a été éprouvée avant même que les mots puissent la dire?

Feu ma mère
chaque fois que j’aperçois la mer
chaque fois que j’aperçois la mer

Plus tard sa vie est parsemée d’épreuves. (…) Écoutons son chagrin d’avoir perdu sa petite fille:

Vent d’automne
toujours elle voulait arracher
les fleurs rouges