En partie éclipsé par le succès de Metropolis, La femme sur la lune de Fritz Lang (Frau im Mond, 1929) est un monument de science-fiction : d’avant-guerre et d’avant-garde. Récit d’une expédition lunaire à bord d’une fusée qui a largement inspiré celle d’Hergé (Objectif Lune, On a marché sur la Lune, 1953), le film est basé sur le roman de Thea von Harbou, comédienne et romancière allemande, et femme de Fritz Lang pour qui elle a écrit plusieurs scénarios.

Le modernisme époustouflant de la partie « technique », abrite un étrange mélodrame. L’ingénieur Helius, chef de l’expédition à laquelle participent aussi le vieux professeur Manfeldt et un gangster de haut vol, est amoureux fou de sa laborantine Friede, qui est fiancée à Windegger, le fidèle assistant d’Helius. Il faut dire que la belle Friede (Gerda Maurus) ne cesse d’envoyer à Helius des signaux de ferveur, alors qu’elle n’a pour son fiancé qu’une tendresse un peu tiède. En plus d’une aventure lucrative (car c’est de l’or qu’on va prospecter), le voyage lunaire sera bien l’épreuve de vérité amoureuse annoncée par le titre.

Que ce soit pour la beauté de Gerda Maurus (extrait du film), pour le plaisir de savourer les acteurs qui surjouent dans les ultimes années du muet, ou pour compléter votre érudition de SF, je vous recommande un petit tour sur la lune avec Fritz Lang !